Techniques de construction des navires au XVIIIème

 

 

La technique de construction des vaisseaux de la Compagnie ne diffère pas de celle des autres bâtiments de commerce.

 

 

 

L'ossature, c'est-à-dire la quille, l'étrave, l'étambot, les varangues et les barrots sont en bois de chêne, le bordé de la coque et les ponts en sapin. (À partir de 1760 on double la coque par l'extérieur avec des plaques de cuivre. Ce devient systématique vers 1775 pour les gros navires de guerre et à la fin du siècle pour les bâtiments de commerce qui partent pour l'Asie. Cela permet de faire 6 voyages au lieu de 4).

 

 

 

L'allure des bâtiments et la disposition intérieure, par contre, sont originales. Les vaisseaux deviennent de plus en plus larges: le rapport largeur à longueur qui est de 1 à 3,8 entre 1730 et 1740, (en 1741 pour 900 tx (L 42m, l 12m, prof 5,2m) et 1744 pour 1200 tx (L 56m, l 13,5m, prof 5,5m), tend à décroître jusqu'à 1 à 3,4 entre 1760 et 1770. En effet, les constructeurs, voulant augmenter le tonnage et le volume disponible dans la cale sans accroître le tirant d'eau, cherchent à augmenter la largeur du bâtiment et à diminuer l'ampleur de la saillie de l'étrave et de l'étambot de manière à rapprocher le plus possible le volume intérieur de la forme du parallélépipède.

 

 

 

Dans l'aménagement intérieur, tout est organisé de manière à libérer la cale située au centre du bâtiment aux marchandises. La cale à eau est reportée dans l'étrave, partie mal commode et humide, bien que ce poids important à l'avant du navire soit souvent une gêne pour la navigation. Le personnel dispose de l'unique entrepont, situé au-dessus de la grande cale, pour dormir, s'alimenter et s'abriter par mauvais temps. De plus, cet entrepont est encombré par les bagages et le ravitaillement, en particulier les parcs dans lesquels se trouvent les animaux vivants, ainsi des moutons. En outre, l'entrepont est obscur, bien que des sabords permettent de l'éclairer et de l'aérer, mais ils sont fermés en service normal.

 

 

 

L'artillerie est toujours très réduite et son importance diminue au cours du siècle, passant d'une pièce pour 21 tx à une pour 38 tx, car elle est jugée encombrante, inutile quelques pièces suffisent à tenir en respect les pirates des mers de l'Inde - et son maniement nécessite un personnel nombreux et coûteux. Les pièces sont disposées uniquement sur le pont supérieur, sauf durant les périodes de guerre, lorsque la défense des navires est renforcée.