Louis-Napoléon Bonaparte organise un coup d’État dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851. Il édicte six décrets proclamant la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel masculin, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d’une nouvelle constitution pour succéder à celle de 1848 qui prend effet le 14 janvier 1852.
Louis-Napoléon Bonaparte est d'abord président de la République puis, la dignité impériale et héréditaire étant rétablie en novembre 1852, il devient l'empereur Napoléon III.
Jusqu’en 1860 la vie politique est pratiquement inexistante, Napoléon III doit ensuite chercher de nouveaux appuis, libéraux et républicains, dans la société, car il a perdu le soutien des catholiques et celui des milieux d’affaires.
Le régime évolue alors progressivement par un renforcement des droits du Parlement :
Parmi les 13 mariages célébrés à Groix durant l'année 1852, on notera ceux de :
- Sophie JEGO (51), née en 1820 au bourg GROIX, fille de Laurent, Marie JÉGO, meunier/tonnelier au bourg, propriétaire, maire, et de Marie Perrine TONNERRE, épouse François, Marie MILLOCH (50), sous-brigadier douanier, en 1852, domicilié à Sené (56), fils de Jacques MILLOCH, cordonnier, au bourg et d'Ursule, Renée UZEL, ménagère, puis cultivatrice, le samedi 21 février. Elle est alors âgée de 31 ans. Il a 34 ans. Ce couple aura 2 enfants: Joseph, Marie, Léopold (GG-4.4b.1.1.1.1.1.2.2.1) né avant leur mariage et Marie, Céline, Marguerite (GG-4.4b.1.1.1.1.1.2.2.2). Sophie JEGO meurt le dimanche 11 mars 1866 à Port-Louis (56) à l'âge de 45 ans.
- Joseph Marie TONNERRE (GG-4.4b.1.5.3.2.2.2) né le jeudi 15 janvier 1824 à locmaria de Groix, fils de Joachim, pêcheur, mort le vendredi 16 octobre 1846 à l'âge de 65 ans et de Magdeleine STEPHANT, ménagère, morte le jeudi 20 janvier 1848 à l'âge de 54 ans, épouse Marie Thérèse BONNEC (GG-4.4b.1.5.6.8.1.2), fille de Pierre et de Mauricette CALLOCH, ménagère, le mardi 6 janvier 1852 à Groix. Il est alors âgé de 27 ans. Elle a 24 ans. Ce couple aura 3 enfants: Joseph Marie (GG-4.4b.1.5.3.2.2.2.1) - Joachim (GG-4.4b.1.5.3.2.2.2.2) et Marie Mélanie (GG-4.4b.1.5.3.2.2.2.3). Marie Thérèse BONNEC meurt le dimanche 13 août 1871, à l'âge de 44 ans. Joseph Marie TONNERRE meurt le samedi 20 mars 1875 en mer, à l'entrée d'Arcachon à l'âge de 51 ans.
Naissance de :
- Thérèse GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.10b) le vendredi 27 août à GROIX, Créhal. Elle est le 8ème enfant de Mathurin GOURONC, marin, âgé de 49 ans, et de Catherine GOURONC, âgée de 34 ans.
- Armel Maurice GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4) le mardi 31 août, naissance à GROIX Kerohet. Il est le 4ème enfant de Maurice GOURONG (48), marin-pêcheur, âgé de 38 ans, et d'Anne TONNERRE (49), âgée de 31 ans, cultivatrice. Il sera marin-pêcheur, patron du "L'Asile du pêcheur". dundee LG 893 construit à Belle-Isle en 1881 Il meurt noyé lors d'un naufrage le dimanche 2 septembre 1883 à l'âge de 31 ans. Son père, Maurice meurt le mardi 12 mars 1861, à l'âge de 47 ans. Armel Maurice a 8 ans.
- Rosalie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.8b ) le dimanche 26 décembre à GROIX, Kerlivio. Elle est le 4ème enfant de Vincent GOURONC, âgé de 38 ans, et de Perrine TENNIER, âgée de 36 ans.
Une adresse, est rédigée en octobre par le Conseil municipal de Groix, présidé par Jean-Pierre ROMIEUX, à l'intention du Prince Louis Napoléon, Président de la République, est une perle de flagornerie : "Prince. La France entière vous acclame et vous supplie de rendre au pays le calme dont il a besoin pour se livrer au travail, seule ressource… de l'amélioration du sort du peuple en reconstituant l'Empire héréditaire. Habitants d'une île jetée à l'extrémité de l'Empire… nous venons joindre nos vœux à ceux déjà exprimés avec tant d'enthousiasme sur votre passage,…Vous l'avez dit, Prince, en reconstituant l'Empire, vous voulez des soldats qui assurent la paix par le travail. Vous voulez la France heureuse et satisfaite car alors le monde sera tranquille…sous votre gouvernement et lorsque nos bras vous seront utiles pour armer les vaisseaux qui iront au loin faire respecter l'aigle impérial. Nous les emploierons à demander à l'océan le bien-être pour nos familles ....
Ce travail, Prince, demande aide et protection … car notre industrie reste sous sa surveillance de tous ses instants. La liberté de navigation a été restreinte par une mesure qui est désastreuse pour nous. Nous venons solliciter des études qui permettent de la rapporter. Notre île est presque inabordable en hiver. Nous venons solliciter quelques travaux qui mettent nos chaloupes à l'abri. Le travail, la fatigue, les dangers sont notre partage. Donnez-vous seulement, Prince, la facilité d'y puiser les moyens d'une existence honnête."
Un mois plus tard, par 349 "oui" et pas un seul "non", les Groisillons votaient le rétablissement de l'Empire. Le 7 novembre, installation du Second Empire.
Tous les marins de l'île qui ne sont pas appelés au service actif s'occupent en 1854 à la pêche de la sardine pendant l'été et du gros poisson pendant l'hiver, et constituent les équipages de 134 chaloupes pontées du port de 9 à 18 tonneaux, et de 90 barques non pontées, jaugeant 2 à 6 tonneaux. La pêche à la sardine, par opposition à celle du "gros poisson", pêche hauturière, s'inscrit dans le cycle annuel des petites pêches pratiquées en vue de la côte: les canots et sloops non pontés font la pêche au maquereau de février à fin avril, sur les côtes de Groix et, pendant l'été, la pêche à la sardine dans le courreau et au large de l'île. Les chaloupes non pontées font également la pêche à la sardine de juin à novembre, depuis les Sables jusqu'à Camaret. La sardine se pêche à l'aide de filets maillants. Ces filets sont fournis, par les armateurs ; quant aux produits de la pêche, le partage se fait de la manière suivante: le bateau, 4 parts; le patron et les hommes, 1 part; le novice, 3/4 et le mousse 1/2 part.
Au cours de cette année 19 mariages ont lieu à Groix.
Naissance de
- Marie Perrine GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.1) le samedi 22 avril 1854 à GROIX, Locmaria. Elle est le premier enfant de François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria en 1853, âgé de 31 ans, et de Marie JÉGO, cultivatrice, âgée de 19 ans.
- Laurent, Marie, Surnommé "Pented" GOURONG (24) le mercredi 11 octobre 1854 à GROIX, village de Kerohet. Il est le 5ème enfant de Maurice GOURONG, marin-pêcheur, Locmaria à Groix, âgé de 40 ans, et d'Anne TONNERRE, cultivatrice en 1845, à Kerohet, âgée de 33 ans. On lui attribuera plus tard le surnom de Pentedb (bout de langue, conteur, beau parleur). Les témoins sont Laurent TONNERRE, marin (35 ans) frère de la mère et François TONNERRE, marin (72 ans), grand-père maternel, demeurant tous deux à Kerohet. Il sera marin-pêcheur à Kerohet. Le mardi 12 mars 1861 meurt son père, Maurice, à l'âge de 47 ans. Laurent-Marie a 6 ans.
Début de la guerre de Crimée, née d'une querelle diplomatique sur la gestion des lieux saints. Trente six (36) marins de l'île périront lors de cette guerre que la France, alliée à l'Angleterre et à la Turquie, livra à la Russie en 1854-1856. Parmi eux 18 marins embarqués sur "La Sémillante" (voir 1855). D'autres furent tués sur la "Capricieuse", le "Jean Bart", "l'Andromaque". Certains blessés et malades agonisèrent à l'hôpital de Thérapia. Car lors du terrible siège de Sébastopol, le choléra et le froid glacial, qui gelait les membres, tuèrent plus d'hommes que les combats. Et ceux qui réchappèrent à ces calamités allèrent se faire tuer en débarquant sur le sol de Crimée comme Pascal Vaillant, matelot du vaisseau "Le Marengo", le 18 octobre 1854. Beaucoup d'autres, ramenés blessés de là-bas, décédèrent dans les hôpitaux de Toulon, de Brest ou de Cherbourg.
Ambassade de France et Hôpital à Thérapia (Istambul - Turquie)
le "Montébello"
Le "Valmy". Dernier et plus grand vaisseau à voiles de la marine française, il fut lancé en 1847. Le trois mâts atteignait une hauteur de 60m et il était armé de 120 canons.
frégate à roue "Asmodée"
siège de Sébastopol
Et 18 marins groisillons qui dans meurent dans le naufrage de "La Sémillante" le 15
février emmenant des troupes en renfort
La frégate Sémillante quitta le port de Toulon le 14 février 1855, commandée par le capitaine Jugan, à destination de la Crimée (mer Noire pour apporter aux forces françaises des vivres, des renforts en troupe et en matériel pour faire la guerre à la Russie.
Son équipage était de 293 hommes outre son état-major. À son bord ont pris place un détachement de 393 militaires de l’armée de terre avec un matériel important (canons, mortiers, munitions,
vivres…).
Elle fut prise dans une violente tempête au large de la Sardaigne et son commandant décida de passer par les bouches de Bonifacio, aux îles Lavezzi, dans une zone de brisants et d’écueils.
Poussée par une rafale du sud, elle vint se heurter avec une vitesse de 12 nœuds sur un rocher sous-marin signalé par une bouée. Broyée par le choc, elle a coulé par le fond dans la nuit du
15 au 16 février 1855, corps et biens, tout a été instantanément englouti.
Le 18 février les premiers cadavres, certains complètement déchiquetés, sont ramenés sur les grèves par les courants. Ils seront tous inhumés sur l’île, faute de moyens de transport, par une
corvée de 50 soldats détachés en renfort des marins. Le 20, le nombre de corps inhumés s’élève à 250.
Finalement des 700 hommes et plus, embarqués à bord de la Sémillante, seuls le capitaine Jugan et l’aumônier seront identifiés parmi les 560 qui reposent dans les deux cimetières de l’île. Les
autres corps ne seront jamais retrouvés.
La plaque sur le bâtiment des cimetières sur les îles Lavezzi indique : « À la mémoire des officiers des armées de terre et de mer qui ont trouvé la mort dans le naufrage de "la Sémillante" le 15 février 1855 vers midi. Leurs restes sont confondus ici avec ceux de leurs hommes unis dans le repos éternel comme ils l'étaient dans le devoir. Que leurs noms soient connus pour nous permettre d'honorer leur mémoire. »
Il s'agit de, tous nés à Groix :
dont 6 hommes mariés :
- Joseph Maurice
(LE) BIHAN (dit François),
né le 1er août 1820, fils de François Marie et Marie Jacquette METAYER, marié à Marie Jeanne LAU(O)REC, trois
enfants
- Pierre EVEN, né le 17 janvier 1825 à kerloret, fils de Jean et de Marie Josèphe UZEL, marié avec Marie GUÉR(R)AN, deux enfants
- Laurent NOEL, né le 19 octobre 1822 à Kerohet, fils de Joseph et d'Anne (LE) DREF(F), marié avec Jeanne TONNERRE
- Gildas SIMON, né le 11 août 1815 à Quelhuit, fils de Laurent et Marie JÉGO, marié avec Marie Vincente BAR(R)RON
- François STÉPHAN(T), né le 12 juillet 1826 à Kermarec, fils de Vincent et de Perrine (LE) GOURONC; marié avec Marie Joseph Désirée NÉRO, un enfant
- Jean Martin TONNERRE, né le 8 novembre 1827 au Mené, fils d' Antoine et de Marie Thérèse GOUZAIRN, marié avec Marie Radégonde TONNERRE
et 12 célibataires:
- Jean Marie BLANCHARD, né le 24 septembre 1826 à Locmaria, fils de Jacques et de Jeanne Thérèse GOURONC,
- Pierre (LE) DREFF, né le 7 mars 1834 à Locmaria, fils de Jacques et Thérèse METAYER
- Jean MÉTAYER, né le 23 octobre 1827 à Locmaria, fils de Jacques et de Perrine
MÉROUR
- Tudy NÉRO, né le 9 octobre 1827 à Locmaria, fils de Paul et d'Agnès
LANCO
- Barnabé NOEL, né le 28 mai 1829 à Locqueltas, fils de Laurent et de Marie
Josèphe RAUDE
- Jean Marie STÉPHANT, né le 24 novembre 1833 à Créhal, fils de Joseph et de
Mauricette MILLOCH
- Joseph Marie STÉPHANT, né le 1er décembre 1833 à Kermarec, fils Joseph et de
Tranquille Magdeleine GUÉR(R)AN
- Gildas TONNERRE, né le 29 janvier 1827 au Mené, fils de Julien et de Marie
Claire TONNERRE
- Joseph Marie TONNERRE, né le 7 mars 1823 à Lomener, fils de Gilles et de Jeanne
Thérèse BERNARD
- Paul TONNERRE, né le 7 septembre 1833 à Créhal, fils de Claude et de Pétronille
TRISTAN(T)
- Pierre TONNERRE, né le 21 février 1828 au Mené, fils de Pierre et de Marie
Josèphe TONNERRE
- Victor YVON, né le 16 juin 1833, au Mené, fils de Jacques Pascal et de Jeanne
EVEN.
Parmi les 40 mariages célébrés à Groix durant l'année 1857, on notera ceux de :
- Thérèse LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.9.3.5) née en 1829 à GROIX, Locmaria., fille de Jean Louis LE GOURONC et de Marie Jeanne BARBIER, domestique qui épouse Pierre Pascal DAVIGO, marin, fils de François Marie, le lundi 12 janvier à Groix. Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 34 ans, d'où un enfant: Sophie Marie
- Perrine GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.3) née à GROIX, Locmaria, fille de Thomas LE GOURONC, marin, à Locmaria, et de Marie Françoise SALAHUN, cultivatrice épouse Louis BIHAN, marin, le samedi 22 août à GROIX. Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 27 ans d'où un enfant: Marie.
On note la naissance de:
Laurent Marie GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.2) le samedi 7 février à Groix, Locmaria. Il est le second enfant de François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria, âgé de 34 ans, et de Marie JÉGO, cultivatrice, âgée de 22 ans. Il sera marin.
- Marie, Céline, Marguerite MILLOCH (25) le 11 mai à Groix, au bourg. Elle est le second enfant de François, Marie MILLOCH, sous-brigadier douanier, en 1852, domicilié à Séné (56), âgé de 39 ans, et de Sophie JEGO, marchande au bourg, âgée de 36 ans. Les témoins en sont Laurent JEGO 69 ans propriétaire au bourg et Jacques MILLOCH, 66 ans cordonnier au bourg. Elle sera ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet. Le dimanche 11 mars 1866 meurt sa mère, Sophie, à l'âge de 45 ans. Marie, Céline a 8 ans. Le 28 mars 1875 meurt son père, François, Marie, à l'âge de 57 ans. Marie, Céline, Marguerite a 17 ans.
- Marie Célin(i)e GOURONG (GG-4.4b.1.5.1.4.3.1.6) le samedi 13 juin à GROIX, Kerohet. Elle est le 6ème enfant de Maurice GOURONG, marin-pêcheur, Locmaria à Groix, âgé de 43 ans, et d'Anne TONNERRE, cultivatrice en 1845, à Kerohet, âgée de 35 ans. Le mardi 12 mars 1861 meurt son père, Maurice, à l'âge de 47 ans. Marie Célin(i)e a 3 ans.
Thomas LE GOURONC (96) meurt le samedi 5 septembre à GROIX, Locmaria à l'âge de 68 ans. Le décès déclaré le même jour devant Jean Pierre ROMIEUX, maire. Les témoins en sont Marc Joseph BIHAN, 37 ans, marin, cousin et Alexis EVEN, 65 ans, marin, cousin.
A Port-Tudy, les ROMIEUX ont transformé une partie de leurs presses en magasin à vin, un commerce qui fleurira bientôt avec l'essor de la flottille; Jean Pierre MILLOC'H tient une enseigne de débit de boissons-épicerie et Martin THOMAS, menuisier au bourg, adjoint au maire de Romieux, prépare le transfert de ses activités vers Port-Tudy.
La ségrégation hommes/femmes apparaît nettement lors des événements sociaux importants, comme le mariage. Cette ségrégation ira en s'accentuant, les hommes passant d'une économie de petite pêche littorale et sédentaire, qui les éloigne peu de leurs foyers, à une économie de pêche hauturière et nomade, qui les oblige à courir la mer pendant la plus grande partie de l'année.
Ainsi, la population groisillonne est-elle divisée en deux groupes distincts dont les modes de vie sont très différents, et sur certains points, complémentaires. Les individus mâles valides âgés de 12 à 50 ans ne passent guère dans leur famille que 3 ou 4 mois par année; le reste du temps, ils naviguent à la grande pêche. Et en fait, tout les distingue, comme nous le verrons, de l'autre fraction de la population. Celle-ci est totalement sédentaire; femmes, enfants et vieillards sont non seulement enfermés dans la limite géographique de leur île, mais encore étroitement liés à tel ou tel hameau, voire à tel quartier de villages (Il suffisait au jeune homme en mal de frasques d'aller de l'autre côté de l'île pour trouver incognito et impunité...). Dans cet espace extrêmement restreint va se dérouler la vie tout entière des femmes, ces femmes sont des recluses. Sans doute une telle situation est-elle alors inéluctable, mais ce qu'il importe de souligner, c'est justement cette opposition foncière entre le mode de vie des femmes, paysannes enfermées dans les traditions, et celui des hommes, marins hauturiers en contacts permanents avec le monde contemporain.
Naissance de Pierre GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.3) le vendredi 10 février 1860 à GROIX, Locmaria. Il est le 3ème enfant de Jacques GOURONC, marin, âgé de 33 ans, et de Jacquette BIHAN, âgée de 37 ans. Pierre GOURONC meurt le vendredi 22 novembre 1861 à GROIX, Locmaria à l'âge de 18 mois.
Au cours de cette année 27 mariages ont lieu à Groix.
Le "Ville de Milan" disparaît corps et biens le 23 mars avec Colomban TONNERRE (), son patron (père de Pierre Marie Tonnerre).
Suite au traité de commerce libre échangiste de 1860, entre la France et l'Angleterre, on assiste, au décollage de l'industrie de la conserve à huile. En effet ce traité fut un moteur de l'expansion de cette industrie. Les deux pays admettaient une baisse réciproque des tarifs douaniers sur certains produits. La conserve de sardines, monopole français put s'exporter et "nourrir" les colonies britanniques, notamment l'Australie. Entre 1860 et 1868, il semble probable que le nombre des usines de conserves de poissons ait presque doublé. Cet accroissement est dû à la conjonction de plusieurs phénomènes, aboutissant à l'élargissement du marché de cette denrée alimentaire. Mais ce n'était pas la seule raison. La guerre de Sécession américaine (1861-1865) a également joué un rôle important dans l'industrie de la conserve. Cette faisait entrer les conserves dans les préoccupations des Intendances qui se les arrachaient comme des "vivres de campagne" sans rivales. De même, la mise en place d'un réseau européen de chemin de fer augmentera "l'aire de pénétration commerciale de ce nouveau produit et les grandes expositions nationales et internationales lui conquéraient un marché mondial". En septembre 1862, ce nouveau moyen de transport arrive à Lorient. Cela marque le début de la chute du pressage. Deux activités de substitution s'imposent, la première, étant la transformation de presses en conserveries.
Vers 1860, le littoral atlantique compte 55 usines, dont 22 dans le Morbihan et 15 dans le Finistère, mais Groix poursuit ses activités de pressage comme de nombreux ports bigoudens. L'Ile ne possède pas encore d'unité de préparation de la sardine à l'huile. Par contre, sa population exerce de multiples activités tournées vers la mer. Les groisillons s'adonnent depuis vingt ans, sur leurs nouveaux bateaux pontés, à toutes les anciennes activités des chasse-marée : cabotage à la sardine et drague. Ce commerce fera la fortune et la réputation des marins de cette île. Mais, dans les années 1860, l'activité de la sardine au vert commencera à s'essouffler.
La seconde est la conversion d'une partie de ces ateliers en magasins à vins et d'armement. Cette réorganisation, déjà mise en oeuvre par Jean-Pierre ROMIEUX en 1858 touche plusieurs établissements. Les frères NOEL avec l'accord de leur père Barnabé NOEL, propriétaire des lieux, transforment la presse de Locmaria, en magasin à vins.
la fameuse "grecque" qui value aux groisillons leur surnom
émeutes (jacqueries) dans plusieurs villes pour protester contre le coup d'Etat, ce qui ne sera pas le cas à Groix dont le Conseil municipal vote une adresse pour rétablir
l' Empire
Empereur Napoléon III
Parmi les 15 mariages célébrés à Groix durant l'année 1853, on notera ceux de
- François GOURONC (54), né le mardi 17 décembre 1822 à GROIX, Locmaria, fils de Thomas LE GOURONC (96/108), marin, à Locmaria, et de Marie Françoise SALAHUN (97/109), cultivatrice épouse Marie JÉGO (55), cultivatrice, fille d'Alexis JÉGO, marin-pêcheur, demeurant à Locmaria et de Renée NOEL, cultivatrice, le lundi 31 janvier. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 18 ans. Le mariage célébré devant le maire Jean-Pierre ROMIEUX, maire. Les témoins sont Vincent STÉPHANT (?), 61 ans, Kermario, marin, oncle de l'époux, Jacques GALLO, 61 ans, Locmaria, marin, oncle de l'époux, Valentin THOMAZ(O)E, 42 ans, Locmaria, maître au cabotage, oncle de l'épouse et Laurent NOEL, 46 ans, maître au cabotage, oncle de l'épouse. Ce couple aura 6 enfants: Marie Perrine (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.1) - Laurent Marie (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.2) - Mélanie (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.3) - Marie Renée (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.4) qui meurt le 22 mars 1866 à l'âge de 3 ans - François Marie (GG 4.4b.1.5.1.4.3.6.5) qui meurt le mardi 3 novembre 1885 à l'âge de 17 ans et Anne Marie (GG-4.4b.1.5.1.4.3.6.6). Marie JEGO, meurt le samedi 14 avril 1888 à l'âge de 53 ans. François GOURONC meurt le mercredi 24 octobre 1906 à locmaria de Groix à l'âge de 83 ans.
- le 23 janvier, Marie Radégonde TONNERRE, fille de Gildas et Jean Martin TONNERRE, fils d'Antoine se sont mariés. Il s'embarque comme marin sur la "Sémillante" le 10 avril 1854, il a 28 ans. Pierre EVEN, fils de Jean est aussi embarqué sur la "Sémillante", à la même date (époux de Marie Guéran, fille d'Isidore, mariés le 7 janvier 1851). Le 15 février 1855, tous deux périssent dans le naufrage de la "Sémillante" au large de Bonifacio. Nous y reviendrons.
? RAUDE ouvre un café dans une grande maison construite légèrement en surplomb, au-dessus des douanes.
Kerohet
Naissance d'Emilie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.9b ) le mercredi 26 septembre 1855 à GROIX, Créhal. Elle est le 5ème enfant de Vincent GOURONC, âgé de 41 ans, et de Perrine TENNIER, âgée de 39 ans. Emilie meurt le dimanche 30 mars 1856 à Créhal à l'âge de 6 mois.
Au cours de cette année seulement 6 mariages ont lieu à Groix, probablement dût aux évènement de Crimée.
Dix-huit marins meurent entre avril 1853 et février 1857, suite à la guerre de Crimée il s'agit par ordre alphabétique de :
- Jérôme BARON, né le 3 janvier 1832, matelot sur le "Valmy, fils de Jean et d'Anne Simon, mort le 5 décembre 1854 à l'hôpital de Thérapia (Istambul), transcrit le 16 aout 1855 à Groix
- Joseph GOURRONC, né le 18 aout 1833 à Groix matelot sur "L'Andromaque", fils de Pascal et de Louise Bérange(r), mort le 30 janvier 1855 à l'hôpital de Thérapia (Istambul), transcrit le 26 juillet 1855 à Groix
- François LE DREFF, né le 9 septembre 1824 à Groix, matelot sur "l'Hercule", fils de Vincent et de Marie-Jeanne Néro, mort le 14 avril 1855 en mer au nord-ouest de Malte, transcrit à Groix le 16 août 1855
- Laurent LE NOC(H), né le 13 décembre 1830 à Groix, matelot, fils de Jean-Marie et de Perrine Boterf, mort le 12 novembre 1854 à Constantinople (Turquie), transcrit à Groix, le 29 septembre 1856
- Jean-Marie LE ROUX, né le 4 juillet 1831 à Groix, matelot sur le "Bayard", fils de Guérin et
de Magdeleine Quéré, mort le 24 avril 1853 à ?, transcrit à Groix, le 29 décembre 1853
- Gildas MAGADO, né le 1 octobre 1831 à Groix, village de Lomener, matelot sur le "Ville de
Paris", fils de François et de Marie Garrec, mort le 19 mars 1854 à l'hôpital de Thérapia (Istambul), transcrit à Groix le 19 mai 1854
- Alexandre Vital MASSIOT, né le 19 avril 1833 dans le bourg de Loctudy à Groix, matelot sur le "Jean-Bart", fils de Jean Pierre et de Marie Vincente FIZOT-LAVERGNE, mort à le 27 février 1855, transcrit à Groix le 26 juillet 1855
- Jean Eugène MÉTAYER, né le 18 septembre 1832 à Groix, au village de Locmaria, matelot sur le "Montebello", membre du corps de débarquement, fils de de Vincent et de Jeanne Thérèse NEXER, mort dans l'ambulance des tranchées du siège de Sébastopol (Crimée - Russie) le 2 mai 1855, transcrit à Groix le 16 août 1855
- Bénoni QUÉR(R)É, né le 5 juillet 1827 à Groix au village de Kerlo Bihan, matelot sur la
frégate à vapeur "Asmodée", fils Maurice et de Thérèse BERNARD, mort le 17 mai 1855 à l'hôpital de
Thérapia (Istambul), transcrit à Groix le 16 août 1855
- Pierre Marie SALA(H)UN, né la 13 octobre 1834, fils de Gildas et de Mathurine BARON, matelot
du "L'Isly", mort le 8 février 1857 à l'hôpital maritime de Saint-Mandrier (La Seyne-sur-mer - Toulon), transcrit à Groix le 17 avril 1857
- Antoine STEPHANT, né le 4 septembre 1814 à Groix, dans le village de Kérampoulo, matelot sur
le "Magellan", fils de Joseph et Marie RAUDE, marié en 1836 à Jeanne Marie BERLIC, deux enfants, mort à bord de la frégate à vapeur le "Magellan" au large de Kamiesch (sud de Sébastopol), le 14
mars 1856, transcrit à Groix le 17 octobre 1856
- Marc Pierre STÉPHANT, né le 25 avril 1821 à Groix dans le village de Kervédan, matelot sur le
?, fils de Léonard et de Jeanne Thérèse DIBERDER, marié avec Jeanne Marie BARON, quatre enfants, mort le 8 septembre 1856 à ? (suites de la guerre de Crimée)
- Vincent Marie TONNERRE, né le 7 février 1825 à Groix, matelot 3ème classe embarqué sur la frégate "L'Andromaque" , fils de Joseph Marie et de Marie Mariette NÉRO, marié à Lucie NOEL, deux enfants, mort le 3 mars 1856, probablement du typhus à l'hôpital du Lazaret de Messine (Sicile - Italie), transcrit à Groix le 30 octobre 1856.
- Pierre Jean TRISTAN, né le 21 août 1829 à Groix, village de Kermario, matelot de 2ème classe
sur le "Valmy" appartenant à la 27ème compagnie permanente F° 2439 n°511, fils de Pierre Marie et de Marie Jeanne GUILLAUME, mort le 10 décembre 1854 à l'hôpital de Thérapia (Istambul-Turquie),
transcrit à Groix le 2 août 1855
- Pierre Marie TRISTANT, né le 5 octobre 1822 à Groix, matelot sur la frégate à vapeur "Vauban", fils de Laurent et de Marie Anne BARON, mort le 29 août 1854 à bord du "Vauban" en rade de Varna (Bulgarie), transcrit à Groix le 10 février 1856
- Mathieu TRISTANT, né le 31 juillet 1834 à Groix, matelot embarqué pour la Crimée sur le
"Wagram", fils de Gildas et de Marie Jeanne BARON, mort le 19 septembre 1856 à l'Hôpital maritime de Brest, transcrit le 22 janvier 1857.
- Pascal VAILLANT, né le 29 novembre 1831 à Groix, matelot sur le "Marengo", membre de la
Compagnie de débarquement, fils de Julien et Thérèse QUÉR(R)É, mort le 18 octobre 1854 lors du siège de Sébastopol (Crimée - Russie), transcrit à Groix le 16 août 1855
- Jean Pierre YVON, né le 30 avril 1833 à Groix, matelot de 3ème classe embarqué sur le "Jean
Bart", fils d'Isidore et de Radégonde GOURONC, mort le 18 août 1854 à bord du du vaisseau "Jean Bart" , transcrit à Groix le 9 décembre 1854.
flotte alliée devant Sébastopol
frégate "La Sémillante"
cimetière de l'île Lavezzi où reposent les quelques corps qui ont été retrouvés, souvent non identifiables
Au recensement de 1856, on compte 1271 marins sur 1470 hommes actifs. Le Bourg garde sa primauté, avec Locmaria. A Mez Port-Tudy, les seules constructions sont celles des douanes (à l'emplacement actuel de la route, en bas du talus), et des presses à sardines appartenant aux ROMIEUX, constituées par deux corps de bâtiments séparés par un ruisseau.
A partir de cette année (jusqu'à 1883) Groix devient un syndicat à part entière (immatriculation LG), alors qu'auparavant l'île dépendait de Port-Louis.
Parmi les 53 mariages célébrés à Groix durant l'année, on notera celui de
:
- Jacques GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1) né en 1826 à GROIX, Locmaria, fils de Pierre GOURONC, et de Françoise METAYER, ménagère, marin, épouse Jacquette BIHAN, le lundi 14 janvier à GROIX. Il est alors âgé de 29 ans. Elle a 33 ans. Ce couple aura 5 enfants: Victoire Désirée (GG-4.4b.1.5.1.9.6.1.1) - Marie Joseph (GG-4.4b.1.5.1.9.6.1.2) - Pierre (GG-4.4b.1.5.1. 9.6.1.3) - Paul (GG-4.4b.1.5.1.9.6.1.4) et Jérôme (GG -4.4b.1.5.1.9.6.1.5)
En cette année, on observe la naissance de:
- Laurent Marie GOURONC (GG-4.4b.1.5.5.3a.9.11b ) le lundi 23 juin à GROIX, Créhal. Il est le 9ème enfant légitime de Mathurin GOURONC, marin, âgé de 53 ans, et de Catherine GOURONC, âgée de 38 ans. Laurent Marie GOURONC meurt le mardi 5 août 1856 à GROIX, Créhal à l'âge de deux mois.
- Victoire Désirée GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.9.6.1.1) le mercredi 24 décembre à GROIX, Locmaria. Elle est le premier enfant de Jacques GOURONC, marin, âgé de 30 ans, et de Jacquette BIHAN, âgée de 34 ans.
Les marins de la "Royale" ont enfin un uniforme, le Bulletin Officiel de la Marine nationale décrète en 1858 que la marinière, ce maillot de corps, devient l'uniforme officiel des matelots.
Naissance de :
-Marie Joseph GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.9.6.1.2) est née le jeudi 7 octobre 1858 à GROIX, Locmaria. Elle est le second enfant de Jacques GOURONC, marin, âgé de 32 ans, et de Jacquette BIHAN, âgée de 36 ans.
- Mélanie GOURONC (27) le jeudi 5 mai à GROIX, Locmaria. Elle est le 3ème enfant de François GOURONC (54), marin, réside à Locmaria en 1853, âgé de 36 ans, et de Marie JÉGO, cultivatrice, âgée de 24 ans. Elle est la cousine germaine de Laurent Marie Gourong. Les témoins en sont Paul JEGO (52 ans) marin, qui réside à Locmaria, oncle de la mère (?) Elle sera cultivatrice à Locmaria.
Parmi les 38 mariages célébrés à Groix durant l'année, on notera celui de :
- Marie Jeanne GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.3.7) fille de Thomas LE GOURONC, marin, à Locmaria, et de Marie Françoise SALAHUN, cultivatrice à Locmaria épouse Maurice METAYER, le lundi 15 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de 33 ans. Il a 26 ans, d'où un enfant: Jean .
- Naissance de Charles Jean GOURONG (GG-4.4b.1.5.1.4.3.1. 7) le mardi 30 août 1859 à GROIX, Kerohet. Il est le 7ème enfant de Maurice GOURONG (48), marin-pêcheur, à Locmaria, âgé de 45 ans, et d'Anne TONNERRE (49), cultivatrice, âgée de 38 ans. Son père, Maurice meurt, alors qu'il a un an, le 12 mars 1861, à l'âge de 47 ans. Charles Jean meurt le samedi 1 septembre 1883 à en mer à l'âge de 24 ans. Il avait embarqué exceptionnellement (il fait son service militaire, et se trouve en permission à cette date) avec son frère, patron du bateau
Parmi les 41 mariages célébrés à Groix, on notera ceux de :
- Jeanne LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.9.3.2), née en 1823 à Groix, Locmaria, fille de Jean Louis LE GOURONC, et de Marie Jeanne BARBIER, cultivatrice, qui épouse François BIHAN, marin, le samedi 8 janvier à Groix. Elle est alors âgée de 35 ans. Il a 31 ans d'où 2 enfants: François Marie Olivier et Joseph.
- Marie Anne LE GOURONC, sa soeur (GG-4.4b.1.5.1.9.3.6) née en 1831 à Groix, Locmaria, fille de Jean Louis LE GOURONC, et de Marie Jeanne BARBIER, cultivatrice, épouse Henri LE DREFF, marin, le dimanche 18 septembre à Groix. Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 18 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
Naufrage de "La jeune Mélanie", le mardi 12 mars 1861, au large de l'île d'Oléron, à la sortie de l'estuaire de la Gironde, le bateau ayant chargé une cargaison à Bordeaux (du vin?) - Mort par noyade de Maurice GOURONG (48) à l'âge de 47 ans. Son fils, Laurent a 6 ans.
Parmi les 35 mariages célébrés à Groix durant l'année, on notera celui de :
- Marie Joseph GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.3.8) née en 1827 à Groix, Locmaria, fille de Thomas LE GOURONC, marin, à Locmaria, et de Marie Françoise SALAHUN, cultivatrice, qui épouse Paul EVEN, marin, le mercredi 13 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de 34 ans. Il a 39 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
La ségrégation hommes-femmes se retrouve aussi nettement marquée au niveau de l'alimentation. Les hommes, à leur bord, se nourrissent surtout de poisson frais ou salé et boivent du vin au moment des relâches. La nourriture des femmes, presque exclusivement végétale, laisse beaucoup à désirer; l'usage du café et du chocolat est très répandu parmi elles, et il n'y a peut-être pas au monde une localité où l'on fasse une aussi grande consommation de cette dernière denrée...
Il n'est pas exagéré de dire que cette petite population groisillonne est, sur le littoral atlantique, une exception des plus curieuses, avec ses bateaux qui vont de l'lrlande au cap Finistère, descendant sur les côtes du Portugal et poussant jusqu'au Maroc, s'est fait un renom d'intrépidité. J-P. Calloc'h, écrira d'eux " Ce sont de rudes garçons que les "chiqueurs de Groix". Carrures d'athlètes, courages de lion : rois de la mer. Rien n'égale la passion qu'ils ont de leur métier, si ce n'est l'immense dédain qu'ils manifestent en toute occasion pour les autres professions. " Parisien, paysan, terrien ", sont des injures sanglantes dans leur langue: ils n'aiment que la mer, ils ne voient qu'elle. "Chikourien Groai", c'est le surnom que leur donnent les pêcheurs côtiers. En revanche, les Groisillons ont baptisé ceux-ci "patouir-leor", pattes de cuir. " Par la suite ce sobriquet de "chiqueurs de Groix" s'est perdu, remplacé par celui de "grek", ou "grec de Groix". Peut-être faut-il voir là une allusion à la consommation proverbiale de café (la grecque étant une cafetière en métal émaillé) ? Ou encore, est-ce un terme de mépris envieux appliqué à ces " hommes d'argent " qui, sans fortune, constituèrent au début la plus puissante flottille de pêche du littoral atlantique.
Jean-Pierre ROMIEUX dit Faine, maire de l'île depuis 1848 est à la tête de toutes les démarches, pétitions et réclamations exprimées, dès le milieu du siècle, en vue de l'implantation d'un grand port sur ce site de Port-Tudy. La flotte groisillone comprend à cette date 200 embarcations de 10 à 20 tonneaux pour 1200 hommes d'équipage
De 1861 (à 1874), premiers travaux de transformation de Port-Tudy, motivés par le développement de la flottille, ils permettront d'obtenir un abri portuaire plus conséquent, mais qui ne règle en rien les problèmes posés par le ressac qui pénètre dans le port. L'ancienne jetée est détruite en 1861, les enrochements seront terminés en 1866 pour la fondation de nouveaux môles, et le début des maçonneries.
Nouvelle construction, plus spacieuse, pour abriter le service des Douanes.