Mort pour la France
Louis CAUSEUR 1881/1915
Fils de Gabriel, marin au commerce, d'origine brestoise, né en 1852 et de Anne Marie Mélanie GOURRONC, née à Groix en 1855, mariés à Lorient en juillet 1881, résidant au bourg de Loctudy à Groix en août, Louis Firmin CAUSEUR est né à Groix le 5 septembre 1881. Il est l'aîné d'une fratrie de 8 enfants.
Très tôt, il exerce le métier de marin à la pêche... Mousse vers 11/12 ans, puis matelot. A l'époque de son conseil de révision (1916 / Lorient) en 1901, il est inscrit maritime sous le matricule Groix / ? . Mais il s'est aussi déclaré comme ferblantier (fabricant/soudeur de boites de conserve dans les sardineries).
Il effectue son service militaire à compter du 1 octobre 1902 au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient. Rendu à sa famille le 1er octobre 1903, en situation de dispense, il reprend ses activités à la pêche et à l'usine.
Il se marie le 5 novembre 1902 à Groix, avec Léonie Noémie ADAM, une groisillonne née en 1887. Ils résident au bourg. Ils semblent ne pas avoir eu d'enfants.
Louis Firmin CAUSEUR décède, officiellement, le 23 mars 1915 à La Chalade (Meuse). Il avait 33 ans.
En août 1914, Louis Firmin CAUSEUR est mobilisé et affecté à son régiment d'origine, le 3ème dépôt des équipages de la flotte. Dans les premiers temps, il ne reçoit pas d'affectation, puis comme beaucoup de marins qui ne trouvent pas place sur les navires et les bâtiments de défense côtière, il est mis à disposition de l'Armée de terre. Il est alors affecté au dépôt du 3ème régiment d'infanterie coloniale, basé à Rochefort (Charente-Maritime), le 16 décembre 1914. Après quelques jours de formation, il est affecté au 33ème R.I.C., le régiment de réserve du 3ème RIC.
Il rejoint son régiment, probablement dans les premiers jours de janvier au front dans le secteur de Massiges (Marne). Il est affecté à la 20ème compagnie, 2ème bataillon. Le cantonnement se trouve à Courtémont.
au pied de la Main de Massiges
Le 28 janvier, le 33ème R.I.C. change de secteur. Il est chargé de La défense d'une partie du front d'Argonne, au nord de la Chalade.
Le 1er février, le 2ème bataillon, celui de Louis CAUSEUR, prend son service dans les tranchées dans le secteur nord du ravin de Courtes Chausses (1500 m au nord de La Chalade). Il est sans cesse harcelés par des tirs d'obus. Il est relevé le 7 et va cantonner à Claon. Entre le 7 et le 11, le 2ème bataillon participe aux travaux de confortement de la seconde ligne de tranchées.
Le 17 février, le 1er bataillon participe à un assaut avec d'autres bataillons de la 2ème brigade coloniale sur Bolante... Le 2ème bataillon quand à lui prend le service des tranchées de Courtes Chausses. Il est relevé le 23 février et va cantonner à La Chalade jusqu'au 4 mars, date à laquelle il reprend le service des tranchées de Courtes Chausses. Le 9 mars, le 1er bataillon participe encore à une opération... Le 13 mars, le 20ème bataillon est relevé et va cantonner à La Chalade. Le 14 mars, la 20ème compagnie participe à l'attaque des tranchées allemandes du "fer à cheval" et du "faux ravin"... Quinze soldats dont le commandant de compagnie sont tués et on recense de nombreux blessés et disparus. Louis s'en tire bien pour cette fois.
Le 15 mars le 2ème bataillon est aux abris de la Grande Sapinière, jusqu'au 21 mars. Les bombardements allemands de 77 et de 105 sont incessants, sur le secteur de La Chalade, on dénombre beaucoup de pertes ,…
Le 22 mars, le 2ème bataillon au complet va occuper les tranchées du "fuseau de l'Étoile"
Le 23 mars, on déplore 1 tué à la 18ème Cie, 2 blessés à la 20ème cie dont Louis Causeur, dont l’état de santé doit empirer rapidement car la fiche MdH le déclare mort le même jour.
Le 24 mars, situation inchangée (2 blessés)
Son acte de décès avec la mention "Mort pour le France" a été transcrit sur le registre d'état-civil de la commune de Groix, le 11 juin 1917.
Son nom est gravé sur les différents monuments de la commune
Il a obtenu une citation et son inscription au tableau de la médaille militaire (paru au J.O. du 27 décembre 1920 ) et aurait été nommé caporal (à titre posthume ?) le 6 avril 1915, selon sa fiche matricule.
son acte de décès sur le registre d'état-civil militaire
Le 33ème R.I.C , régiment de réserve du 3ème RIC, composé de 2 bataillons, appartient à la 10ème division d’infanterie coloniale
En 1914, on le trouve à Saint-Renan (région de Brest) puis sur la Marne entre octobre et décembre : Virginy, Massiges, Minaucourt, tranchée du Calvaire, col des Abeilles, Le Médius (Main de Massiges.)
Au début 1915, de janvier au mois d'avril, il est positionné en Argonne : La Chalade, Bolante, La Tour Pointue, La Haute-Chevauchée puis de retour sur la Marne d'avril à juin : Virginy, Massiges
l'état du Bois de la Gruerie en octobre 1915
Louis CAUSEUR a été blessé dans le secteur du fuseau de l'Etoile dans le bois de la Gruerie puis transporté dans un poste de 1er secours, probablement installé à La Chalade (Meuse)
Louis Firmin CAUSEUR décède des suites de ses blessures le 23 mars 1915 à 18h selon son acte de décès rédigé tardivement, plus de 6 mois après, le 14 octobre 1915. On peut raisonnablement penser qu'il est décédé un peu plus tardivement dans une ambulance de premier secours et que l'administration de ce poste a oublié de rédiger précisément son acte de décès.
On ne connait pas précisément son lieu d'inhumation. Il y a tout lieu de penser qu'il l'a été a proximité des lieux de combat. Ces terrains ont été bouleversés par la suite des échanges d'artillerie et quand son corps a été retrouvé, il n'était plus identifiable. Il est tout probablement dans l'un des ossuaires à proximité, celui de Monument ossuaire de la Haute Chevauchée (Commune de La Chalade - Meuse). Sur les parois se trouve la liste des régiments ayant combattus en Argonne. Le monument est situé devant un entonnoir de mine avec une croix. "A tous les morts des combats d'Argonne"
L'ossuaire renferme les restes de 10 000 soldats retrouvés sur le champ de bataille. Il a été inauguré le 30 juillet 1922
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