Mort pour la France
un cavalier du 2ème Chasseur
Fils de Corentin GUYADER, un cultivateur, né vers 1845, décédé en février 1888 et de Marie LE BRIS, décédée en avril 1891, mariés en novembre 1882, Corentin GUYADER est né le 30 juillet 1887 à La Forêt-Fouesnant (sud-Finistère). Il a un frère jumeau qui ne survivra pas et une soeur ainée, née en 1885. Orphelin de père et de mère, alors qu'il a moins de 4 ans, il est recueilli par des membres de sa famille.
Après quelques années sur les bancs de l'école, il fait son apprentissage de cordonnier. C'est le métier qu'il déclare en 1907, lors de son conseil de révision qu'il passe à Fouesnant sous le matricule Quimper / 2769.
Toutefois, il déclare résider à Groix où il exerce son métier.
Il est incorporé au 2ème régiment de Chasseurs à cheval, basé à Pontivy (Morbihan) le 1er octobre 1908.
Il est rendu à sa famille le 25 septembre 1910.
Il reprend son activité à Groix.
Corentin GUYADER décède le 24 août 1918 à Villers-La-Fosse (commune de Vauxrezis, Aisne)
Le 30 juillet 1914, Corentin GUYADER fête son 27ème anniversaire. La fête sera de courte durée, il est mobilisé le 4 août 1914. Il est rappelé au 2ème régiment de chasseurs à Pontivy où il a fait une période d'entrainement en février 1912.
Pontivy accueille également le dépôt d'un régiment d'artillerie, le 42ème d'artillerie de campagne qui était basé avant la guerre à La Fère (Aisne) et a du se replier en Bretagne. Le 6 septembre 1916, Corentin GUYADER a été muté dans ce régiment, probablement pour s'occuper des chevaux.
Le 1er octobre 1917, il change encore de régiment. Il est affecté au 246ème R.A.C, un régiment qui a été crée le 1 avril 1917 à partir d'élément précédemment au 46ème R.A.C. et dont le dépôt se trouve à Saint-Servan, tout près de Saint Malo. C'est à l'occasion de la création d'un 5ème groupe. Il retrouve son régiment dans la Somme dans le ravin du nord de Cléry-sur-Somme, où il forme un groupement de contre-batterie jusqu'au 21 octobre les positions et les missions restent les mêmes. La canonnade est extrêmement violente de part et d'autre. La mise en batterie, faite sous le feu de l'ennemi, a été pénible et les pertes des premiers jours ont été particulièrement lourdes. La bataille devient de moins en moins violente et la situation commence à se stabiliser.
La situation s'étant stabiliser les groupes sont relevés les 29 et 30 décembre. Ils viennent bivouaquer par fractions au camp 10, sud de Corbie. Ils vont cantonner, le 30 et le 31, à Cresmaux et Grattepanche, où le régiment est en entier reconstitué le 31.
En début 1918, le 5ème groupe est mis à disposition de la 166ème division qui se bat dans le secteur de Grivesnes (80) en mars et avril 1918, puis dans le secteur d' Emberménil (54)
Le canonnier 2ème servant Corentin GUYADER est tué le 24 août 1918, probablement d'un éclat d'obus, à proximité du village de Villers-la-Fosse, commune de Vauxrézis. Il vient d'avoir 31 ans. Il est célibataire.
Son corps a été inhumé dans une tombe individuelle n°544 du carré E dans la nécropole nationale du "Bois Roger" sur la commune d'Amblény (Aisne).
Il bénéficie de la mention de "Mort pour la France" et sera honoré d'une citation, de la Médaille militaire et de La Croix de Guerre en novembre 1919, publié dans le journal officiel du 12 novembre 1919.
Le nom de Corentin GUYADER est gravé sur les Monuments aux Morts de Groix et de Trégunc (Finistère
extrait du J. du 19 novembre 1919
tombe de Corentin GUYADER
Monument aux Morts de Trégunc (Finistère)
Rapidement, il change de régiment et est affecté le 29 octobre 1916 au 29ème Régiment d'artillerie de campagne dont le dépôt qui se trouvait à Laon (Aisne), s'est replié à Lorient.
Il n'y reste pas longtemps et passe au 5ème Régiment d'artillerie de campagne dont le dépôt se trouve à Besançon, le 13 avril 1917. Il rejoint son unité, le 265ème R.A.C. qui vient d'être crée, au front . Équipés de canons de 90mm, c'est l'artillerie divisionnaire de la 133ème Division d'infanterie qui officie dans le secteur du Mont Blond et du Mont Cornillet en Champagne
Le 1er juin 1918, il est, cette fois, affecté au sein du 177ème Régiment d'Artillerie de Tranchées, l'un des 5 régiments spécialisés; chacun composé de 10 Groupes de 4 Batteries: 1 ou 2 de 58, 2 ou 1 de 150, 1 de 240. Il affecté dans le 3ème groupe ( à vérifier) dans la ? batterie, comme 2ème canonnier-servant.
Le 177ème R.A.T semble être mis à disposition de la 72ème Division dans le secteur de Soissons, et plus particulièrement du 365ème R.I.
Le 18 juillet, la contre-offensive générale est déclenchée. Le 365ème R.I. se prépare à entrer en action. Le 19 à l’aube, il prend place sur le front de la 72e D.I., dans le ravin de Saconin-et- Brœuil, avec mission de se porter à l’attaque de la Montagne-de-Paris qui constitue le pilier de la défense de Soissons. En fin de journée, les objectifs sont en partie atteints. Les deux jours suivants, le 365e R.I., qui a reçu l’ordre formel d’enlever la Montagne « coûte que coûte », se porte à trois reprises à l’attaque des positions ennemies, malgré des feux de mitrailleuses il repousse une nouvelle contre-attaque et atteint ses objectifs.
A la suite des combats du 19 au 21 juillet, le 365e R.I. qui avait perdu 860 hommes prend position sur la rive sud de l’Aisne, dans le sous-secteur de Montaigu. Au cours de l’occupation de ce sous-secteur, du 22 juillet au 18 août, le régiment crée, avec l'aide du Génie et des batteries du 177ème R.I. des organisations défensives, exécute chaque nuit des reconnaissances offensives au nord de l’Aisne. Le 2 août, le 4ème bataillon reçoit l’ordre d’occuper les têtes de pont au nord et au nord-est de Soissons.
Le 19, le régiment en entier, porté sur la rive nord de l’Aisne à la disposition de la 162e D.I. s’établit sur le plateau de Fontenoy, pour prendre part à l’offensive de Noyon à l’Aisne. Le 20 août, à l’aube, après une intense préparation d’artillerie, le 365ème R.I. se lance à l’attaque des lignes ennemies et, d’un seul élan, atteint tous ses objectifs en s’emparant de plusieurs fortins de mitrailleuses qui essaient en vain d’arrêter sa progression; il continue les jours suivants son avance, malgré une violente résistance.
Le 25 août, il se trouve alors en progression de toutes les hauteurs au nord de l’Aisne, fortement organisées (plateau de Cuisy et montagnes de Pasly), ainsi que des villages de Cuisy-en- Almont, Osly-Courtil, Laval, Tancourt et Vauxrezis.
Corentin GUYADER décède au cours de ces attaques. N'ayant pas pu déterminé la batterie à laquelle il appartenait (absence des JMO de plusieurs batteries) nous ignoront les détails de son activité.
Apparemment ces batteries sont équipées de canons de 58, dit "crapouillot"
Monument aux Morts de Groix