Mort pour la France

Jean Mathurin M. CADORET  (1896 / 1918)

 

uniforme des fantassins ou "biffins" en 1915

uniforme des "marsouins" en 1917

 

Fils d'un forgeron de Camors (Morbihan), Mathurin, né en 1867 et d'une fille d'Auray (Morbihan) Clémence Marie JACOB, fille d'un couvreur, née en 1872, qui se sont rencontrés et mariés à Groix en novembre 1895, résidant dans le village de Port-Lay, Jean Mathurin Marie CADORET est né à Groix, le 23 août 1896, dans le village de Port-Lay. C'est l'ainé d'une fratrie de 15 enfants dont dont 9 seront devenus adultes.

 

Après quelques années sur les bancs de l'école, Jean Mathurin fera son apprentissage avec son père, il sera comme lui forgeron.

 

Lorsque la guerre commence en août 1914, il n'a pas encore 18 ans, il les aura 3 semaines plus tard. En janvier 1915, il est convoqué pour le conseil de révision de la classe 1916. Il est déclaré "bon pour le service armé".

 

Il est appelé en avril 1915.

 

Jean Mathieu Marie CADORET se marie à Groix, le 18 avril 1917, il a alors 21 ans, avec une très jeune groisillonne, Aimé Alexandrine MILLOC'H, née en mars 1899 (elle a un peu plus de 18 ans). Il n'auront pas d'enfants.

 

Jean Mathurin CADORET décède le 13 septembre 1918, il vient d'avoir 22 ans

 

 


 

Jean Mathurin CADORET est incorporé le 8 avril 1915, au 116ème régiment d'infanterie, à Vannes, dans la caserne de La Bourdonnaye, pour effectuer ses classes (sa formation militaire). Il y reste plus d'un an.

 

caserne du 116ème RI, La Bourdonnaye à Vannes (Morbihan)

 

ravin de la Dame

 

Le 15 juin 1916, il est affecté au 65ème Régiment d'Infanterie, habituellement stationné à Nantes.(contrairement à ce qui est écrit sur sa fiche matricule). Ce régiment appartient à la 21ème division (41ème brigade avec le 64ème R.I.)

 

Après d'âpres combats, le régiment est relevé à partir du 23 juin et cantonné à Souhesmes, puis transporté par camions à Combles en barrois le 26 juin. Il est mis au repos et à l'entraînement

 

Des renforts composés de 2 officiers, 10 sous-officiers et 300 hommes de troupe (parmi lesquels se trouve surement Jean Mathurin) arrive le 3 juillet. Le JMO indique qu'ils sont en grande majorité de la classe 1916 (en sous-entendu des petits jeunes, des bleuets ???). Le 9 juillet, un nouveau renfort de 60 hommes arrive.

 

Le régiment est réorganisé. Jean Mathurin CADORET est affecté à la 7ème compagne (2ème bataillon).

 

A partir du 20 juillet, le régiment fait mouvement par étape pour se rapprocher du secteur de Verdun et cantonne à la fin du mois à Sommedieue.


 

Le 2 août, le 3ème bataillon est alerté et part pour Haudainville. Il monte en seconde ligne dans un secteur au nord-est du Fort de Souville immédiatement. Le 3, c'est au tour des 1er et 2ème bataillon d'être alertés en vue d'une montée en ligne dans la secteur du Bois Renard (Bois de Vaux-Chapitre), ce qu'ils font la nuit du 5 au 6 août.  Ils font face immédiatement (vers 6h) à une attaque d'artillerie allemande de gros calibres très violente puis à une attaque d'infanterie à 15h30, sur ma 5ème et 7ème compagnie (celle de Jean Mathurin). Celle-ci échoue devant la résistance des bataillons, mais les pertes sont sévères

 

Jean Mathurin CADORET est blessé par des éclats d'obus, à la cuisse gauche et à la fesse le 6 août, probablement dans la matinée. On compte ce jour-là 56 morts, 216 blessés et 25 disparus pour les deux bataillons en ligne. Jean Mathurin est évacué à l'arrière, pour lui la guerre est momentanément arrêtée après deux jours au front. Son allant est toutefois remarqué puisqu'il est cité à l'ordre du jour n° 58 de la Brigade le 29 août et il est décoré de la Croix de guerre.

 

extrait de la liste des blessés de la journée du 6 août 1916 (J.M.O. du 65ème R.I.)

 

Le 9 mai, le Régiment qui est groupe de manœuvre, prend part à une attaque qui doit être menée par le 56ème R.I.C. Cette attaque échoue. Le lendemain, elle est reprise par le 54ème. Les premières vagues sortent de la parallèle de départ, progressent mais arrêtées par un violent feu de mitrailleuses et par un barrage très dense d'obus de tous calibres, leur élan est brisé et elles refluent sur les tranchées de départ.

 

Dans la nuit du 15 au 16 mai, le régiment tente un coup de main sur l'ouvrage du rocher François-Joseph qui réussit et qui en assure la possession. Cette opération vigoureusement menée vaut les félicitations du Général Commandant la 17ème D.I.C.

 

Les 18 et 19 mai, deux autres ouvrages, les rochers Luc et Bolon sont attaqués et pris, grâce à l'entrain et à l'esprit combatif des hommes pourtant surmenés. Le Régiment est relevé par le 56e et après avoir exécuté  .divers travaux d'aménagement, il est envoyé à Iven pour s'y reposer et y poursuivre son instruction jusqu'au 31 mai.

 

En juin et juillet pas, d'affaires importantes. De nouveaux renforts sont reçus. Dès le 3 août, l'artillerie bulgare se réveille et fait des tirs de réglage. Le 10 août, après un violent tir de préparation, les Bulgares tentent un coup de main sur le saillant Archenard qui échoue grâce à l'attitude énergique de nos hommes. Le 2ème Bataillon en particulier, qui s'est signalé par sa belle attitude pendant ce coup de main, est félicité par le Commandant de la Brigade. Après cet engagement, et jusqu'à fin août le secteur redevient calme.

 

Le 93ème B.T. Sénégalais vient renforcer le Régiment épuisé par de nombreuses évacuations pour dysenterie. Après de courts repos au camp Mortreuil, le Régiment revient dans le même secteur.

 

Le Bataillon de Sénégalais est renvoyé à l'arrière à l'approche de l'hiver. Le 1er novembre, les Bulgares tentent de s'emparer par surprise de la courtine Thomas. Reçus très énergiquement, ils sont repoussés avec de grosses pertes. Le 14, l'ennemi essaye de s'emparer de l'ouvrage Bataille, même insuccès. La température devient très rigoureuse et le calme renaît dans le secteur. Nos patrouilles cependant se montrent actives et vont lancer des proclamations dans les lignes bulgares.

 

A partir du 20 janvier 1918, l'artillerie ennemie se réveille et donne un peu d'animation au secteur. Le 15 mars, une petite opération est tentée sur un P. P. bulgare dans le but de faire des prisonniers. Bien préparée, elle ne réussit pourtant pas par suite d'une explosion prématurée dont les causes sont restées inconnues, qui donna l'éveil à l'ennemi et qui "coucha à terre"  près de la moitié de l'effectif.

 

Jean Mathurin CADORET semble avoir été évacué pour raison de santé.

 

 

Le 24 juillet, le régiment maintient sa position et reçoit l'ordre de progresser par infiltration jusqu'à la position d'une batterie allemande. L'opération réussit. Dans la nuit du 24 au 25 juillet, le régiment élargit son front et laisse un seul bataillon en première ligne.

 

Le 25 juillet, le 2eme R. I. C. prend le sous-secteur de la 38 D. I., le bois de Sauviller.

 

Dans la nuit du 3 au 4 août 1918, le caporal Duchamp, de la 8ème compagnie, se trouvant avec quatre hommes en petit poste avancé, répondit à son chef de section, l'adjudant Buquin, qui lui recommandait d'être vigilant : « Ne vous en faites pas, je tiendrai bon. » Malgré qu'il eût le genou ouvert par un éclat d'obus et qu'il fût à moitié enseveli, il tint tête à une forte attaque ennemie et ses grenades épuisées, se battit encore à coups de poing en insultant l'ennemi, jusqu'au moment où il fut abattu à bout portant par un officier allemand.

 

Le 4 août, on apprend que l'ennemi se replie au delà de l'Avre, que les passerelles ont sautées et que l'on entend des explosions dans les lignes allemandes.

 

Le 6 août, a lieu la reconnaissance du bois de la Neuville et des passages de l'Avre pour les rétablir en vue d'une opération visant le passage de l'Avre et la prise de Neuville-Sire-Bernard. Le lendemain, le régiment fait les derniers préparatifs pour l'attaque qui doit avoir lieu le 8 août. Il complète les dépôts de munitions, de vivres, d'eau, etc.

 

Dans la nuit du 7 au 8 août, les pionniers du régiment et le génie vont jeter deux passerelles sur l'Avre. Le travail est rendu difficile par le tir de mitrailleuses ennemies laissées sur la rive droite. Le régiment prend ses positions pour l'attaque. Le 8 août, à 4 h. 20, préparation d'artillerie .

 

 

Dans la nuit du 9 août, le régiment est relevé et se porte dans la zone Louvrechy. Le 11, il fait mouvement et se rend sur la rive gauche de la Noye, pour cantonner dans la région de Lawarde. Les 15 et 16 août, le régiment se rend à Cempuis en passant par Beaudéduit.

 

Le 27 août, le 2ème RIC est transporté par voie ferrée pour se rendre dans la région de Joinville-sur-Marne.

 

Le 5 septembre, le régiment est enlevé en camions automobiles et transporté dans la zone de Sommedieue. Le 1er bataillon occupe le C. R. des Eparges.

 

Jusqu'au 12 septembre ont lieu les reconnaissances et les préparatifs en vue d'une attaque dont le but est de s'emparer des Hauts-de-Meuse. Les unités viennent, dans la nuit du 11 au 12 septembre, prendre leurs positions d'attaque. Dans l'ensemble du plan d'engagement de la D. I., la mission du régiment était la suivante :

- Enlever le village de Saint-Remy et la crête ouestde la côte Amaranthe (tranchée de Brème), puis faire face à l'est; s'emparer des Hauts-de-Meuse et pousser des avant-postes au-delà de la route Combres - Herbeuville. L'heure H était 8 h. 30.

 

Après une longue préparation d'artillerie le 3ème bataillon ( le bataillon de  Jean CADORET) se porte à l'attaque, ses trois compagnies en profondeur. A 8 h. 45, la compagnie de tête a atteint le réseau de fils de fer en avant de la tranchée de Jenonsevaux; ce réseau est intact, néanmoins, progressant à la cisaille sous les rafales de mitrailleuses, la compagnie Denis pénètre à 9 heures dans la trançhée de Jenonsevaux. Sa progression devient alors très difficile; la vallée de Longeau est battue de toutes parts et à très bonne distance par de nombreuses mitrailleuses situées en particulier au saillant nord-ouest de la tranchée de Brème, en avant des lisières nord de Saint-Remy et sur la croupe de l'ouvrage de la Pieuvre. Le bataillon continue sa progression par infiltration mais de nouvelles mitrailleuses situées au saillant de la tranchée de Breslau entrent à nouveau en jeu. Le commandant du 3ème bataillon, est tué d'une balle au cœur.

 

A 13 h. 30, les deux compagnies de tête, malgré les tirs de mitrailleuses, malgré l'état marécageux du terrain, ont pu parvenir jusqu'à la route ravin des Feuilles - ravin de la Gentille-Femme. Favorisée par l'avance de la Division américaine, la compagnie de droite manœuvrant par l'ouest, peut s'emparer, à 13 h. 35, de l'ouvrage de la Pieuvre et pénètre à 14 h dans le village de Saint-Remy, où elle fait 30 prisonniers dont 1 officier.

 

Les mitrailleuses de la tranchée de Brème et de la tranchée de Breslau sont toujours en action et interdisent les débouchés de Saint-Remy; d'autre part, les pentes ouest de la côte Amaranthe sont abruptes et sans défilement. Dans ces conditions, une nouvelle préparation d'artillerie sur ces points est demandée avant de reprendre la progression. La préparation demandée est exécutée et un tir précis balaye les objectifs à atteindre et bouleverse les organisations ennemies.

 

Le 3ème bataillon dès la préparation terminée, se lance hardiment sur le saillant nord de la tranchée de Brème et y prend pied. A sa gauche, le

69ème B. T. S. progresse vers le saillant de la tranchée de Breslau. Sa compagnie de tête est arrêtée dans le fond du ravin de la Gentille-Femme par des rafales de mitrailleuses garnissant en assez grand nombre, sous blockhaus en ciment armé, la tranchée de Breslau. Le chef de bataillon donne ordre de pousser par infiltration.

 

Pendant ce temps, le  3ème bataillon manœuvre par le sud le saillant de la tranchée de Brème, s'en empare et prend pied dans le boyau de la Sardine.

 

A la tombée de la nuit, le 3ème bataillon occupe les pentes ouest de la côte Amaranthe, au-delà de la tranchée de Brème. Le bataillon de Sénégalais tient la partie ouest de la tranchée de Breslau et le ravin de la Gentille-Femme. L'ennemi occupe encore la tête de ce ravin.

 

Le 13, au petit jour, la marche en avant est reprise, l'ennemi a évacué le plateau de la côte Amaranthe, ne laissant pour couvrir son repli que quelques mitrailleuses. Le 69ème BTS s'empare sans difficultés de la côte Biolie et pousse immédiatement des avant-postes au-delà de la route Combres-Herbeuville. Le 3ème bataillon du 2ème R.I.C., continue l'attaque dans la progression de la Chapelle Ste-Vanne et d'Herbeuville. Mais, en raison des pertes subies la veille par le 3ème bataillon, le colonel a donné ordre au 2ème bataillon de  le dépasser  et de prendre à son compte l'attaque de l'ouvrage du Scorpion, de la cote 373 et des pentes est des Hauts-de-Meuse. Cet ordre reçoit exécution à 6 h. 30.

 

A 8 h, le 2ème bataillon tient la cote 373 et progresse vers les pentes dominant la plaine de la Woëvre. Une mitrailleuse au col de la Chapelle Sainte-Vanne gêne encore la marche sur Herbeuville. Cette mitrailleuse est habilement manœuvrée; ses servants sont tués et le village est atteint. Les avant-postes du régiment sont poussés à la voie du Décauville.

 

La mission du régiment est remplie. Au cours de la journée du 13, un détachement poussé jusqu'à Wadonville, trouve ce village vide d'ennemis. Il s'y organise, envoie une reconnaissance d'une dizaine d'hommes fouiller le village de Saint-Hilaire. Cette reconnaissance pénètre dans le village en ramenant une mitrailleuse et dix prisonniers, dont deux sous-officiers. Au cours de la nuit, l'ennemi abandonne ce village qui est occupé dès le 14 au matin, avec ordre de garder le contact avec l'arrière-gardeennemie tenant encore Butgnéville.

 

Les pertes de 23 tués, dont 1 officier; 133 blessés, dont 4 officiers sont  jugées extrêmement légères surtout si on les compare à l'opiniâtreté de la résistance ennemie, à l'importance de l'objectif atteint, à la quantité considérable de matériel capturé, dont  6 obusiers de 150, 2 canons de 65, 1 canon de 77, 9 mitrailleuses, et de nombreuses munitions, ...

 

Ce qui n'est probablement pas l'avis de Jean Mathurin Marie CADORET qui est blessé durant l'opération et qui décède des suites de ses blessures le 13 septembre 1918.

 

Honoré, à titre posthume, de la Croix de guerre, avec étoile d'argent, il bénéficie de la mention "Mort pour la France"

 

Son nom est gravé sur tous les monuments mémoriels de la commune de Groix

 

extrait du Journal officiel du 3 janvier 1924

 

Le 19 janvier 1917, après une période d'hospitalisation et de convalescence, il est de nouveau affecté à une unité combattante. Cette fois c'est le 2ème régiment d'infanterie coloniale (R.I.C), puis quelques jours plus tard il passe au 54ème R.I.C (le 22 février) qui se trouve sur front avec la 17ème division de l'Armée d'Orient.

 

Le 54ème R.I.C, ancien régiment mixte est totalement européannisé au début 1917 avec des éléments provenant des divers dépôts des régiments d'infanterie coloniale.

 

Jusqu'au 6 janvier 1917, le 54ème régiment tient les tranchées, y éprouve constamment des pertes. L'effectif est si réduit qu'il reste à peine le nombre strictement nécessaire de gradés et de spécialistes pour tenir les tranchées. Des renforts sont nécessaires.

 

Le 20 janvier, le 54ème RIC quitte Bitusa pour se rendre dans la vallée de la Cerna, sur la rive gauche à l'ouest de la crête de Rapech. La neige commence à tomber et la température devient très rigoureuse. Un grand nombre de créoles et de sénégalais sont évacués pour gelure des pieds. L'effectif fond. En février, mars et avril, le Régiment tient les tranchées dans le sous-secteur de Rapech: Le secteur est calme; le Régiment ne prend part à aucune affaire. Seules les deux artilleries sont très actives.

Les pertes par le feu sont légères, mais le évacuations pour maladie sont nombreuses. Des renforts auxquels appartient Jean Mathurin CADORET viennent combler les vides. En l'absence du J.M.O, il est impossible de préciser une date.

 

 

une inspection du 54ème ou du 56ème R.I.C dans les montagnes de la vallée de la Cerna

 

 

On retrouve Jean CADORET en métropole après une période de soins et de convalescence, réaffecté au 2ème R.I.C; à partir du 11 (ou du 18) juillet 1918. Il rejoint son régiment alors que celui-ci se trouve dans le secteur de Mailly / Louvrechy dans la Somme. Le 2ème R.I.C appartient à la 1ère brigade coloniale (15ème D.I.C). Il est composé de 4 bataillons; trois bataillons européens et un bataillon de Tirailleurs sénégalais, le 69ème.

 

Jean CADORET est affecté à la 10ème compagnie (3ème bataillon)

 

Dans la nuit du 22, le régiment vient se masser dans le bois de Gaunes, en vue d'une attaque qui doit être déclenchée le 23 juillet. Le 23 juillet, à 5 h. 30, le régiment, après une préparation d'artillerie très courte mais très violente, part à l'attaque de la cote 103. L'attaque soigneusement préparée, réussit parfaitement.

 

Le régiment prenant part à une opération offensive exécutée par la 15ème D. I. C., avait pour mission :

1ère - De s'emparer de la cote 103 afin de déborder par le sud la région de Mailly - Raineval et de coopérer ensuite à la réduction de la poche Mailly-Raineval;

2ème - D'établir une liaison intime avec la 3ème D. I. pour permettre à celle-ci l'enlèvement des Trois Boqueteaux et progresser ensuite jusqu'à l'objectif final indiqué.

 

Le régiment avait deux bataillons accolés en première ligne : bataillon Benezet (69ème B. T. S.) et le bataillon Giller (I / 2ème R.I.C.); un bataillon (bataillon Bonnard, III / 2ème R. I. C.), à la disposition du colonel.

Les pertes, dans la journée du 23 juillet, ont été relativement faibles :

2eme R. I. C. — Officiers : blessés, 2. Troupe : tués, 20; blessés, 80; disparus, 2.

69ème B. T. S. — Officiers : blessés, 2. Troupe : Européens : tués, 2; blessés, 20. Indigènes : tués, 5; blessés, 48.

 

 

A 8 h. 20, le 2ème bataillon se porte à l'attaque. La traversée de l'Avre est devenue très difficile, une seule passerelle ayant échappé aux tirs de l'artillerie ennemie.

 

L'ennemi tient très fortement le village de la Neuville et ses abords. Des feux de mitrailleuses partent de tous côtés. Cependant le village est tourné et une compagnie sénégalaise y pénètre pour en opérer le nettoyage.

 

Le 2ème bataillon qui a eu des pertes sévères, est dépassé par le 69ème B. T. S. à 9 h. 30. Arrivées à la carrière située à 300 m à l'est du village, les troupes sont arrêtées par les feux de mitrailleuses venant du cimetière du bois de Genonville et des bois Circulaire et du Frêne. La situation reste sans changement jusqu'à 18 h. Les troupes accrochées à la cote 102 ne peuvent déboucher.

 

A cette heure, le chef de corps apprenant que le village de Plessier-Rozainviller est occupé par des éléments du 31ème C. A., donne l'ordre de rechercher la liaison avec ces unités

 

A 19 h, le bois Circulaire est entièrement occupé par des éléments du 1er bataillon passé en première ligne. La progression continue normalement vers Plessier-Rozainviller. A 19h30, le commandant  du 2ème bataillon est tué par une balle tirée très probablement à bout portant, par quelque ennemi isolé qui a échappé aux nettoyeurs. A 20 h, Le chef du 3ème bataillon prend le commandement du régiment et donne l'ordre d'enlever le bois du Frêne. Cette opération réussit.

 

A 21 h, la liaison avec le 31ème C. A. est établie au village du Plessier. Le régiment reste sur ses positions jusqu'au lendemain midi. L'opération marquée par une résistance très vive de l'ennemi fortement retranché, réussit parfaitement, malgré un chef de bataillon tué et 4 officiers blessés, 23 hommes de troupe tués, 92 blessés et 3 disparus.

 

les éparges

 

Jean Mathurin Marie CADORET décède le 13 septembre 1918 à 2h30, dans les locaux de l'hopital 9 / 2, installé à proximité de la ferme de Maujouy, sur la commune de Senoncourt (Meuse) des suites de ses blessures reçues la veille.

 

Jean venait de "fêter" son 22ème anniversaire.

 

 

Son acte de décès est transcrit le 12 avril 1919, dans les registres d'état-civil de la commune de Groix.

 

D'abord inhumé dans le cimetière militaire à proximité de la ferme de Maujouy, son corps sera restitué à la famille le 29 juin 1922 et inhumé dans le cimetière communal de Groix.