Mort pour la France
Sébastien GUILLAUME (1874/1915)
J.O. du 1er juin 1903
Fils de Paul, né à Groix en 1842 et de Marie Marguerite LE DAVADIC, née à Ploemeur en 1844, mariés à Ploemeur en octobre 1867, Sébastien GUILLAUME est né le 18 février 1874, à Groix, dans le village de Kerloret. Il est le second d'une fratrie de 7 enfants.
Après quelques années sur les bancs de l'école, il apprend le métier de marin-pêcheur, d'abord en s'embarquant comme mousse vers l'âge de 12/13 ans puis comme matelot.
Il est déjà inscrit maritime sous le matricule n° 1233 / Groix, lorsqu'il passe devant le conseil de recrutement en 1893. Il est déclaré "bon pour le service" avec le matricule n° 809 / Lorient.
Il effectue son service militaire à partir du 26 mai 1894au 3ème dépôt des équipages de la flotte à Lorient pour effectuer ses classes puis embarque sur:
* le "Trident "du 22 juin au 1er octobre 1894
* le "Richelieu" du 1er oct. au 1er novembre 1894
* le "Chanzy" du 20 juillet 1895 au 10 août 1896
* le "Bugeaud" du 10 août 96 au 21 sept. 1897
Il est rendu à la vie civile le 25 septembre 1897 et reprend immédiatement ses activités de marin-pêcheur.
Sébastien GUILLAUME se marie avec une groisillonne, Marie Joséphe BARON, née en 1878, le 12 novembre 1901. Ils résideront à Ker Clavezic et auront 4 enfants. Son épouse décède avant lui, le 6 avril 1910, 6 mois après la naissance de son dernier enfant..
Il sauve un mousse qui , tombé à l'eau dans le port de La Rochelle, risquait de se noyer.
Sébastien décède le 22 décembre 1915 à Groix, à son domicile.
A la mobilisation, Sébastien GUILLAUME a plus de 40 ans, il est appelé au 3ème dépôt des équipages de la flotte, mais la Marine ne lui trouve pas d'affectation dans ses rangs, il est d'abord renvoyé chez lui, puis versé dans l'Armée de terre qui manque de bras après les évènements meurtriers de l'automne 1914. Il est rappelé le 27 novembre 1914, et arrive au dépôt du 6ème RIC à Lyon (fort Sainte Irénée), le 25 janvier 1915.
Après quelques semaines de formation, et une série d'examens médicaux, il est réformé n°2 par la commission de réforme du Rhône, le 1er mars 1915 pour cardiopathie et varices.
Il est renvoyé à son domicile.
Sa réforme n°2 sera confirmée par la commission spéciale de réforme de Lorient, le 17 septembre 1915.
Sébastien GUILLAUME décède à son domicile, au bourg, le 22 décembre 1915, à 16h, des suites de sa maladie.
N'étant pas allé au front, et étant mort de maladie chez lui, il ne bénéficie pas de la mention "Mort pour la France". Bien que l'Armée indique que la maladie est non imputable au service, on ne sait pas si cette mobilisation contribua à aggraver son mal.
Autre fait troublant, malgré le refus de l'Armée de reconnaître ses tords envers Sébastien, ses enfants: Paul Jean Marie, 12 ans au moment du décès de son père, Jean Baptiste, 10 ans, Marie Désirée, 8 ans et Sébastien Pierre Marie, 6 ans, déjà orphelins de leur maman, sont inscrits au "grand livre" de la dette publique engendrant une rente viagère et adoptés "Pupilles de la nation" vers 1919.
Chacun des enfants a fait l'objet d'un jugement (voir ci-dessous) et a été titulaire d'une carte d'identité de cette nature (voir ci-dessous) :
Et d'un certificat d'inscription au "Grand livre de la dette publique" >>>
